L’aquarelle est une technique artistique hypnotisante qui offre une grande variété d’expressions créatives. La beauté de ses couleurs translucides et la façon dont elles se mélangent sur le papier offrent des possibilités infinies, avec un rendu quasi oniriques, pour créer des œuvres uniques. Les crayons aquarellables, ici en l’occurrence ceux de la marque Faber-Castell Albrecht Dürer, permettent de combiner des techniques classiques de dessin puis d’appliquer l’eau sur le précédent coloriage.

Sur cet essai, j’ai dessiné un arbre au crayon Faber-Castell. Le résultat est la première image. La seconde image est le résultat après application de l’eau au pinceau et à la brosse. Je n’imaginais pas à quel point il fallait humidifier le papier afin de réussir à obtenir le rendu souhaité ! Pour finir, muni d’un sèche-cheveux, je sèche le dessin pour appliquer l’encre de Chine. Vous voyez le rendu sur la 3ème image. Ce rendu, bien que unique, n’a pas plu à la majorité des personnes qui me suivent : on perd l’aspect translucide de l’aquarelle. J’ai donc décidé de l’utiliser avec parcimonie plus tard.

Ce premier essai m’a très vite montré les limites de mon matériel. Le papier, bien qu’assez résistant et avec un grain propice au dépôt des pigments de couleur, n’est pas assez épais pour tirer parti des crayons : je ne peux pas appuyer fortement pour intensifier les couleurs. Je ne peux que faire un passage léger et éventuellement utiliser une palette pour dissoudre du pigment coloré dans des bulles d’eau. Autre souci, je ne peux pas humidifier abondamment le papier. Je ne peux donc pas non plus le mouiller au préalable pour exécuter différentes techniques d’aquarelles. J’ai cependant été surpris par l’encre de Chine : celle-ci sèche très vite et ne se diffuse pas lorsque je colore à l’aquarelle ! Muni de ces nouvelles connaissances, j’ai donc réalisé le second dessin :

Est-ce que c’est l’idée que vous vous faites d’une « Nuit parfaite » ?

Pour continuer l’apprentissage de l’aquarelle et du matériel, je me suis concentré sur ce qui fait défaut à mes dessins : les fonds. Je me concentre rarement sur l’arrière-plan, ce qui peut donner un aspect parfois non fini à certaines réalisations. L’aquarelle a cet avantage de pouvoir remplir aisément certains espaces, j’ai donc décidé de réaliser des ciels étoilés dont voici un exemple. J’ai vu une technique à base de brosse à dent pour faire des projections de peinture blanche, mais en l’absence du matériel adéquat j’ai réalisé des points au typex.

Autre essai de ciel avec l’apprentissage de l’aquarelle diluée dans l’eau : à l’aide d’une pointe de couteau, je gratte la pointe du crayon que je dilue dans une bulle d’eau pour peindre. C’est ainsi que j’ai obtenu le reflet du ciel dans le lac. L’utilisation du noir permet de réaliser ce contraste et de reconnaître un paysage montagneux. L’idée que j’avais longtemps en tête pouvait enfin être réalisée !

Sur celui-ci, j’ai appliqué une autre technique : j’ai d’abord réalisé le fond, et j’ai appliqué le noir par après. Le but était de tester l’utilisation de mes stylos à encre de Chine par-dessus l’aquarelle, pour voir si le papier était abîmé ou non. Heureusement, ce ne fut pas le cas. J’ai aussi beaucoup aimé réaliser le soleil en fond. Ce jeu de contraste et de couleur est vraiment agréable, j’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser les précédents dessins que vous avez vus ! Sauf que mes dessins favoris restent les personnages, je devais donc trouver la prochaine réalisation. J’ai donc réfléchi à un jeu auquel l’aquarelle se prêterait bien, et Final Fantasy IX m’est spontanément venu à l’esprit.

Final Fantasy IX, le neuvième opus de la célèbre saga de jeux de rôle de Squaresoft (et pas encore Square-Enix), se démarque par son ambiance médiévale-fantastique, retour aux sources après 2 opus futuristes, son histoire captivante inspirée des opéras, et ses personnages hauts en couleur. Sorti initialement en l’an 2000, ce jeu transporte les joueurs dans un univers riche en magie, en technologie steampunk fantaisie, et en mystères. Avec son mélange unique de tradition et d’innovation, Final Fantasy IX a su conquérir le cœur des fans du genre, offrant une expérience immersive et inoubliable. De tous les FF sortis jusqu’à présent, c’est l’opus qui est le plus proche de la vision de son auteur, Hironobu Sakaguchi, réalisateur entre autres des Final Fantasy de I à VI. Je l’affectionne tout particulièrement, les thèmes qu’il aborde sont extrêmement profonds et universels : la recherche de la raison et l’envie de vivre, la fatalité de la mort, et la manière dont il les traite. Bien que Djidane (Zidane en VO, changé à cause de notre Zizou national), humain à queue de singe frivole quasi épicurien, soit le personnage principal, il se fait voler la vedette par Vivi le magicien, un être artificiel qui cherche sa raison d’exister.

Pour moi, tout cet univers mérite qu’on y consacre son temps, et dans mon esprit je l’imagine dépeint à l’aquarelle, d’où ma réalisation. J’ai adoré le dessiner, la minutie des détails, l’ombrage à l’aquarelle, le mélange des couleurs… mais je devais me rendre à l’évidence. Cela me demande un temps considérable pour une réalisation si petite : plus de 3h pour un dessin de 12 par 17cm. Le résultat me plaît énormément, bien que je doive encore m’améliorer. Nous voyons les avantages et les limites du support, avec des zones bien colorées et d’autres à l’aspect trop crayonné, les possibilités de couleurs avec seulement 12 crayons différents, la technique qui se cherche. Qu’en pensez-vous?

Autre réalisation dont je suis assez fier, celui de Mushihimesama ! Mushihimesama est un jeu d’arcade de type Bullet Hell, également connu sous le nom de « danmaku ». Ce sous-genre de shoot ’em up se caractérise par une très grande quantité de projectiles ennemis à l’écran, donnant lieu à des schémas complexes de tirs à esquiver.

screenshot de mushihimesama sur Steam
La boule bleue correspond à la hitbox du personnage, tandis qu’il faut éviter les boules roses.

Sorti uniquement au Japon à l’époque, ce jeu est réservé à un type de joueur assez aguerri et adepte de défis extrêmes. J’en suis assez fan, bien que je sois très nul, n’ayant jamais pris le temps d’y jouer sérieusement. L’univers du jeu est étrangement assez développé et obscur, mais je ne m’attarderai pas dessus. Si vous voulez en connaître davantage n’hésitez pas à le demander dans les commentaires ! Je retiendrai pour vous que le titre du jeu fait référence au nom du personnage principal, et que ses artworks sont d’une grande qualité, dont je me suis inspiré pour réaliser ce dessin

J’ai passé plus de 6h sur ce dessin, réparties sur 3 jours. Avec un temps pour le crayonné, pour l’encrage préalable, puis l’application de l’aquarelle comme une peinture sur un dessin à colorier. Le rose, absent de ma palette, a été acheté séparément. Son teint trop pâle a été compensé par l’ajout de jaune, rouge et blanc dans des proportions que j’ai dû tester avant d’en être satisfait. La jupe a nécessité pas moins de 4 passages de couleurs différents avec des séchages entre. Les cheveux, réalisés à la fin, ont été la partie la plus plaisante car j’ai pu exprimer l’intérêt de l’aquarelle : des formes aqueuses libres et complexes. Pour finir, les kanjis et les hiraganas ont été réalisés grâce à la couleur mauve qui a séché dans son récipient. Elle était tellement concentrée que j’ai pu peindre les symboles aisément. Grâce à toutes ces techniques, j’ai pu obtenir des dégradés impossibles à concevoir avec les méthodes classiques de coloriage que je sais utiliser. Et voici une petite vidéo du processus de réalisation, partagée sur mon Instagram :

Voilà ce qui conclut mon mois de décembre en aquarelle. Moins de dessins réalisés mais plus de temps passé dessus, moins de dessins partagés également, étant en recherche d’un style qui me définira. J’espère que vous aurez pris plaisir à me lire, autant que j’ai plaisir à partager mes passions. N’hésitez pas à laisser un commentaire pour dire ce qui vous a le plus plu, des commentaires constructifs sur des qualités ou des défauts de mes dessins, ou si vous avez des idées à me suggérer ! Je vous lirai avec le même plaisir que j’ai à vous écrire. Prenez soin de vous et à bientôt !

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