Depuis maintenant vingt ans, Unity est devenu un pilier incontournable du développement de jeux vidéo. Avec ses outils puissants et sa flexibilité, il a permis à des milliers de développeurs de concrétiser leurs projets, console PC et mobile. Pourtant, avec l’évolution de l’industrie et les récentes polémiques autour du moteur, il devient intéressant d’explorer d’autres alternatives offrant des avantages différents.

Changer de moteur : un défi de taille
Le choix d’un moteur de jeu n’est jamais anodin. C’est un outil central qui impacte le workflow, les performances et la manière même de concevoir un projet. Changer de moteur est encore plus difficile, car cela implique une remise en question de ses habitudes, une nouvelle courbe d’apprentissage et parfois des ajustements techniques majeurs.

Voici quelques difficultés que l’on rencontre lors d’une transition :
- Complexité technique : chaque moteur a sa propre architecture, ses outils et ses langages de script. Comprendre et s’approprier un nouvel environnement demande du temps.
- Migration des ressources : modèles 3D, textures, animations, scripts… tout doit être adapté, voire recréé.
- Impact sur le calendrier de développement : prendre en main un nouveau moteur ralentit forcément la production.
- Coûts supplémentaires : formation, documentation, éventuelle sous-traitance pour maîtriser rapidement certains aspects.
- Nouveaux défis créatifs : chaque moteur a ses forces et ses limites, ce qui oblige à repenser certaines mécaniques.
Est-ce que vous avez déjà changé de moteur de jeu également ? Je trouve que c’est difficile de savoir utiliser plusieurs moteurs aujourd’hui, qu’en pensez vous ? Pour les néophytes, cela m’offre un sentiment proche du dapaysement que je ressens quand je voyage, petit français que je suis, au Japon !
Mes premiers pas avec Godot
Après sept ans sur Unity, j’ai voulu tester Godot, un moteur open-source qui gagne en popularité. Aujourd’hui, il permet de porter des jeux 2D et 3D sur de nombreux supports. J’ai commencé par suivre son tutoriel 2D officiel (eh ouai, je suis comme ça je suis les docs !), et j’ai été très agréablement surpris. En deux heures à peine, j’avais un petit jeu fonctionnel, avec un workflow fluide et logique.

L’approche de Godot est différente, mais très intuitive pour un développeur. L’organisation en scènes et en nœuds, plutôt qu’en objets et composants comme Unity, change la manière de penser la structure d’un projet, mais apporte une clarté bienvenue. Cela dit, le fait que tout soit une scène peut être déstabilisant au début, car cela modifie la manière dont on appréhende la hiérarchie des objets dans le moteur. Cette approche, bien qu’efficace, demande un certain temps d’adaptation.
L’interface de Godot, par contre, conserve plusieurs similitudes avec d’autres moteurs, comme l’inspecteur et les noms de certains éléments, qui sont présents dans pratiquement tous les moteurs (même Unreal). Ces ressemblances rendent la prise en main plus facile pour quelqu’un qui a déjà utilisé un autre moteur.

Un autre aspect intéressant de Godot est l’utilisation des Signals. Ce sont des événements qui permettent de gérer la communication entre différents éléments du jeu. Pour un néophyte, leur compréhension peut être complexe, mais pour un développeur expérimenté, les Signals offrent une flexibilité et une puissance d’interaction incroyables. Ils permettent de gérer les événements de manière propre et efficace, sans avoir à s’enliser dans des appels directs entre les objets. Cette approche décentralisée des événements est un vrai atout de Godot. Dans Unity, les événements sont masqués à l’utilisateur, qui peut découvrir tardivement leur utilisation et leur intérêt. Fort de cette première expérience réussie, je compte maintenant me lancer dans le tutoriel 3D pour voir comment Godot gère cet aspect.
Petit accroc en chemin : j’ai un peu galéré à installer Godot avec C# et .NET sur mon Ubuntu. La documentation est moins accessible que celle d’Unity sur ce point. Après quelques bidouilles, tout fonctionne. C’est surtout lié à Linux, qui monte en puissance dans son adoption par le grand public. Sachez cependant que Godot dispose de son propre langage : le GDScript. La documentation explique les 2.
Si vous aussi vous expérimentez Godot, que vous soyez pro, que vous veniez d’un autre moteur ou non, n’hésitez pas à donner votre avis sur ces premiers pas !
Conclusion : un moteur prometteur
Godot m’apparaît comme une alternative sérieuse, plus légère qu’Unity, où l’on sait exactement ce qui fait quoi. Son approche est moins orientée « accessibilité utilisateur » et « no-code », mais bien plus pensée pour les développeurs, ce qui correspond à ma manière de travailler. En somme, il a tout pour devenir mon nouveau moteur de prédilection ! Il ne me reste qu’à persévérer.





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