Comme beaucoup de joueurs, j’ai accumulé une pile de jeux impressionnante au fil des ans. Mon attrait pour le physique n’est pas qu’une question de collection ou de frustration d’enfance. C’est surtout une manière d’éviter la dépendance aux stores numériques où certains titres ne baissent jamais de prix, augmentent avec le temps, ou pire : disparaissent. Résultat, ma collection s’étend de la NES à la PS5, avec plus d’une centaine de jeux encore jamais joués.

FF7 Rebirth que j’ai fini récemment, montre des panoramas magnifiques

Après avoir fini Final Fantasy VII Rebirth au bout de 130 heures, je me suis quand même rendu compte que je ne pouvais pas compléter tous mes jeux en enchainant des titres de plusieurs centaines d’heures ! Cette année, j’ai décidé de changer les choses. Plutôt que de céder à la procrastination, je veux réellement prendre le temps de jouer et entammer mon backlog. En plus d’être un plaisir, cela nourrira mon regard de joueur et mes idées en game design.


Ces jeux qui laissent une empreinte

Pourquoi vouloir finir autant de titres ? C’est simple : Certains jeux m’ont profondémment marqué. Lorsque je joue, j’essaie de ressentir ces sentiments que j’éprouvais jadis.

Persona 5, par son univers stylisé et son scénario captivant, ou Persona 3, avec son ambiance mélancolique et ses thèmes profonds. Zelda Breath of the Wild et Elden Ring, quant à eux, ont réveillé en moi un sentiment d’exploration et d’émerveillement proche de celui que j’avais étant enfant.

Tout ce que vous voyez est explorable. Elden Ring a redéfini l’open world avec Breath of the Wild.

Quand j’ai lancé Breath of the Wild pour la première fois, cette sensation de liberté totale, l’envie d’explorer chaque recoin d’Hyrule m’a replongé dans mes souvenirs de Zelda a Link to the Past, quand je jouais du haut de mes 10 ans, dans ma chambre sur ma petite télé cathodique de 32cm sans voir les heures passer. Tout comme Elden Ring, qui m’a donné l’impression de redécouvrir le plaisir de me perdre dans un monde inconnu, d’être abandonné à moi même, et de nous redonner ce sentiment de montée en puissance, tant sur la maitrise de son gameplay que sur l’augmentation de nos statistiques.

J’en ai carrément des frissons … Breath of the Wild = Best intro EVER !

Récemment encore, Persona 3 Reload a eveillé en moi un ascenceur émotionnel que j’ai rarement éprouvé en jouant. Nous suivons l’évolution d’un groupe de lycéens dans une ville Japonaise où une dimension parallèle s’ouvre à minuit. L’origine de ce monde est inconnu, mais des créatures s’en échappent et font des victimes, silencieusement, au sein de la population locale. Ils décident donc d’affronter ces monstres : les ombres. La thématique du jeu est la mort, et elle frappe quand on ne s’y attend pas. A un moment totalement anodin du jeu, un événement bouleverse notre groupe d’adolescents. Je suis littéralement passé par toutes les étapes du deuil !

  • Le choc : « Que vient-il de se passer ? »
  • Le Déni : « C’est pas possible ? Pas toi » !
  • La colère : « On ne combat même pas son meurtrier ? Putain ! »
  • La dépression et la tristesse : L’enterrement du personnage et les pleurs de ses camarades.
  • La résignation : l’était de tétanie qui pétrifie notre groupe de lycéen pendant plusieurs heures de jeux. On n’y arrivera pas …
  • L’acceptation : Il n’est pas mort pour rien ! On doit le venger, l’aventure reprend ! Je dois continuer à jouer sans lui.
  • La reconstruction : Cette séquence est optionnelle dans le jeu. Elle nécessite l’implication du joueur. Lorsque le deuil est fini, nous pouvons débarasser les affaires du défunt, dans une ambiance mélancolique, en nous remémorant nos souvenirs avec lui … Si nous avions assez sympathisés de son vivant, une séquence supplémentaire s’ouvre à nous, rendant la scène encore plus triste.

Bien peu de jeux nous font vivre ce genre d’émotions. Le support permet une implication d’autant plus forte : j’avais investi énormément de temps pour entretenir la relation avec ce personnage. Sa mort n’en a été que plus marquante.

Ces jeux qui sont long :

Ces titres m’ont prouvé que le jeu vidéo est bien plus qu’un simple divertissement : c’est un médium capable de transmettre des émotions fortes et des récits marquants. Je le ressentais étant enfant, je le comprend en tant qu’adulte. Mais il y a un revers à cette médaille : ces jeux demandent un investissement colossal. Entre les heures de jeu et la maîtrise des mécaniques, il n’est pas rare qu’ils exigent une centaine d’heures pour être pleinement appréciés. Face à mon backlog aussi fourni, il devient difficile d’avancer rapidement.

Quand un jeu long en vaut vraiment la peine : mon expérience avec Persona 5

Persona 5 fut une expérience singulière dans ma vie de gamer, j’y ait joué en 2017 à un moment où je pensais que le jeu vidéo m’avait tout montré, et où l’impression qu’aucun titre ne pouvait encore me surprendre, à tel point que j’avais l’impression de tourner en rond. Si Breath of the Wild m’a collé une droite le 3 mars 2017 par son immensité et son ingéniosité (j’y ai joué environ 600 heures …) , Persona 5 m’a collé une gauche le 5 avril de la même année, grâce à son gameplay au tour par tour dynamique, sa musique jazzy pétillante, son style graphique ultra coloré et son histoire captivante. Elden Ring quant à lui m’a littéralement mis KO des années plus tard …

En 2019, une version améliorée de Persona 5 est sortie : Persona 5 Royal … que j’ai également faite ! Avec un jeu déjà très long, ajouter un tiers de contenu supplémentaire pousse sa durée de vie au-delà des 200 heures pour les complétionnistes. Résultat : après quelques mois, j’ai abandonné. Je l’avais déjà terminé une fois, que pouvait-il encore m’apporter ?

Heureusement, d’autres joueurs m’ont encouragé à persévérer, assurant que je ne le regretterais pas. Et ils avaient raison : la reprise a été fluide grâce aux rappels constants du scénario. Mais surtout, ce jeu m’a fait découvrir un des antagonistes le plus fascinant que j’ai rencontré dans ma vie de joueur.

Chaque Persona explore une thématique forte : la mort pour le 3, la vérité pour le 4, et la justice pour le 5. Ce dernier, dans sa version Royal, propose un antagoniste capable de sauver l’humanité sans dictature ni violence. Conscient des implications, le jeu nous laisse libre de discuter avec lui et de l’arrêter, nous forçant ainsi à confronter notre propre vision de la justice.

Si vous aviez la possibilité de vivre dans un monde sans souffrance, où certains de vos proches décédés injustement pouvaient revenir à la vie… empêcheriez-vous cette personne de sauver le monde, sous prétexte que cela ne correspond pas à votre idéal ?


Trouver un équilibre : alterner jeux longs et jeux courts

De nombreux jeux courts permettent de ressentir des émotions tout aussi fortes ! Pas question de les laisser sur le carreau ! Plutôt que de me noyer dans des épopées interminables, j’ai adopté une approche plus équilibrée : alterner entre jeux courts et longs. Cela me permet de varier les plaisirs et d’avoir un sentiment d’accomplissement régulier. Par exemple, j’ai récemment terminé Zelda: Echoes of Wisdom, un jeu relativement court, avant d’attaquer Persona 5 Tactica que j’ai fini rapidement. En une 50aine d’heure j’ai fini 2 titres (quasiment à 100%)

J’ai aussi envie de me replonger dans des jeux plus anciens. Par exemple, Metroid Prime Remastered est un véritable chef d’oeuvre de la Switch, alors que la version Game Cube faisait déjà partie de mes plus belles expériences vidéoludiques. J’ai pris énormément de plaisir à parcourir à nouveau la planète Talon IV, des jungles verdoyantes, ses ruines Chozo, et les monts gêlés de Phendrana. Certains remasters sont vraiment au dessus du lot !

J’aimerai trouver le temps de faire Tactics Ogre Reborn, remaster d’un jeu Super Nintendo puis PSP (sous le titre de Tactics Ogre : Let us Cling Together) et enfin rejouer à Legend of Dragoon de PSone sur ma Recalbox RGB ! Jouer aux Xenoblades, et finir les Final Fantasy II et III que je n’ai jamais fin, dans la Pixel Remaster Collection. J’aimerais aussi enfin prendre le temps de finir Octopath Traveler, un RPG que j’avais adoré mais que j’avais mis en pause sans raison valable.

Un outil qui m’aide énormément dans cette démarche est HowLongToBeat. Il me permet d’évaluer la durée d’un jeu et d’anticiper mes sessions. Ainsi, je peux éviter de me lancer dans une aventure trop ambitieuse quand mon emploi du temps est chargé.


Apprendre à lâcher prise

Autre défi : accepter qu’un jeu ne mérite pas forcément d’être complété à 100%. Pendant longtemps, j’avais tendance à vouloir tout débloquer, mais j’ai réalisé que cela pouvait devenir contre-productif. Si l’envie ou le plaisir n’y sont plus, pourquoi insister ? Cette année, je veux me détacher de cette quête du perfectionnisme et me concentrer sur l’expérience elle-même.

De même, j’ai appris à abandonner un jeu qui ne me plaît pas. M’acharner sur un titre décevant risquerait non seulement de me frustrer, mais aussi de me démotiver pour d’autres jeux. D’habitude, je n’achète pas de tels titres, mais parfois je m’en rend compte manète en main. Alex Kidd In Miracle World DX en est un bon exemple : autant j’ai de la nostalgie pour la version Master System, autant ce remake n’apporte rien d’intéressant. J’ai donc décidé de ne pas continuer.

Avec le recul, je pense que d’autres titres que j’ai abandonnés feront partie de cette liste de jeux que je ne finirai jamais, comme Dark Souls, Shin Megami Tensei III, ou certains titres que je possède sur plusieurs supports comme Xenoblade Chronicles (Wii, 3DS et Switch). Ceux-là, je n’y jouerai que sur une seule console, histoire de ne pas disperser mon expérience et d’optimiser mon temps de jeu. De manière globale, les titres qui ont trop mal vieilli et qui ne font pas vibrer en moi la corde de la nostlagie resteront sans doute à jamais dans les lymbes de mon backlog.

Que faites vous des titres auxquels vous ne jouez plus ? Que feriez vous de 10aines de jeux anciens dont le seul intérêt est d’être dans une caisse en plastique ?


Conclusion

Avec ces nouvelles résolutions, j’ai déjà fait quelques progrès. Terminer des jeux courts m’a redonné confiance et me motive à replonger dans un long jeu comme Metaphor ReFantazio. J’ai aussi pris conscience qu’un backlog ne doit pas être une liste d’obligations, mais une bibliothèque d’expériences à savourer selon mes envies.

Rare sont les titres à susciter autant d’attentes en moi. Source : page Steam du jeu.

Je veux aussi apprendre à procrastiner utile, en dispersant dans la maison mes consoles portables afin de finir mes jeux GameBoy et GameBoy Advance. Certains titres sont des pépites, comme Donkey Kong de 1994 sur Gameboy, qui reste l’un des meilleurs puzzle-platformers même 32 ans plus tard ! Castlevania: Aria of Sorrow, quant à lui, est un jeu relativement court qu’il est possible de finir en quelques sessions de quelques heures. De facto, certains RPG et Action-RPG se prêtent particulièrement bien au format console portable, permettant d’avancer progressivement sans avoir à sacrifier de longues plages de temps de jeu, tout en jouant aux jeux de ma collection, et en évitant de doom-scroller.

Mon backlog reste conséquent, mais avec cette approche plus équilibrée et un peu de discipline, je suis optimiste pour 2025.

Et vous, comment gérez-vous votre backlog de jeux vidéo ? Avez vous cumulé aussi des 100aines de titres, physiques ou dématérialisés sur Steam ?

2 réponses à « Objectif 2025 : Réduire mon backlog de jeux »

  1. Avatar de Vanillaware : Art et Gameplay dans Odin Sphere – JapanDoudou
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    […] parce qu’il y avait toujours un autre jeu à faire avant. L’aurais-je acheté pour rien ? Aujourd’hui, dans ma quête de compléltion de mon backlog, j’y appose enfin mes mains. Est-ce que l’aura que je lui accordais brillera toujours […]

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    […] j’ai beaucoup vécue, jouée, analysée… même si je n’en ai pas tant parlé ici, sauf pour FFVII Rebirth. J’ai fini quasiment tous les épisodes numérotés, hormis l’épisode 2, 3 et […]

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